En tête


jeudi 10 novembre 2016

Patagonie Argentine

On continue à descendre, toujours plus au sud. Après un bus, un ferry, du stop et un repos forcé en raison de jours fériés (un Halloween au son des “caramelos o huevos” dans les rues de Chile Chico), c'est en car “Delux” (sièges immenses et repas chaud à bord) que nous poursuivons notre route australe et nous rendons en Argentine à El Calafate, petite ville aux allures de station de montagne.

Nous y restons deux jours, le temps d’un aller-retour au Perito Moreno, ce glacier impressionnant, constamment en activité. Sur place, le spectacle est édifiant: ça craque de toutes part, les blocs de glace se brisent chutant de 50m dans l'eau glacée du Lago Argentino.




215 km de stop plus tard.

Nous arrivons à El Chalten, capitale argentine de la randonnée, fondée en 1985 en plein coeur du Parque Nacional de Los Glaciaires. Dehors le vent gronde, il neige et pourtant la météo prévoit un ciel dégagé.



On préfère donc laisser le camping pour plus tard et allonger les journées de marche avec la promesse de retrouver chaque soir douche chaude et chambre surchauffée.

3 jours, 70km, 1800m de dénivelé positif, 4 lagunes,  3 glaciers, 2 montagnes,... Et la rencontre avec le mythique Fitz Roy, sommet de granit d’une beauté unique. Le vent nous décoiffe, les paysages nous coupent le souffle.



 




Au gré de nos rencontres et après réflexion,  nous décidons de changer notre itinéraire.  Nous ne descendrons pas jusqu'à Ushuaia. Les avis sont plutôt négatifs concernant le bout du monde. Sale, moche, cher et n'en valant pas vraiment la peine. Le 24 novembre après un trek à Torres del Paine,  nous prendrons un vol interne direction le soleil et Buenos Aires. Youhou !!!


samedi 5 novembre 2016

Premiers pas en Patagonie

Après 30 heures de navigation en ferry, nous arrivons à Puerto Chacabuco, une des portes d’entrée maritimes du nord de la Patagonie chilienne. Coyhaique sera notre pied-à-terre pour quelques jours. Cette petite ville (pas de bâtiments trop hauts, vent violent oblige) est encerclée par des sommets impressionnants qui invitent à la découverte.

On se met en jambes la Reserva de Coyhaique, un cadre sublime, une végétation dense et de mystérieuses lagunes.

Nous décidons ensuite de nous lancer dans le trek du Cerro Castillo, à 100km plus au sud. On dit que c’est le prochain Torres del Paine, ça tombe bien, on aimerait être prêts pour ce défi ambitieux ! Observation météo, organisation logistique, infos approximatives et carte topographique A4 noir et blanc en poche, nous nous aventurons dans ce qui seront 3 jours incroyables en plein cœur de la montagne patagonne. Le premier jour, le soleil brille et on est loin de savoir ce qui nous attend.
Traversée de rivières à pieds nus, soleil éblouissant, passage d’un col (très) enneigé, grêle, pluie battante, vent si fort qu’il nous déséquilibre: nous avons officiellement goûté à la rudesse du climat du grand Sud.

Et nous sommes aussi tombés amoureux de ses paysages immenses, extrêmes, dont la difficulté d’accès serait la condition de la récompense. Le Cerro Castillo (baptisé ainsi car ses contours lui donnent l'air d’un château) est l'expression de la nature à l’état brut, il n'accueille que peu de visiteurs ( on a vu 6 personnes en 3 jours, dont un anglais solitaire qui sera à tout jamais notre idéal du randonneur), ce qui ajoute encore un peu à sa intimidante beauté.




Notre retour au béton se fait dans le minuscule village de Villa Cerro Castillo, une poignée de maisons battues par les vents, un mini mercado qui vend du chocolat, une douche chaude. On rentre à Coyhaique en levant le pouce, on rencontre des conducteurs sympas et patients face à notre espagnol hésitant, la mythique Carratera Australe serpente dans la montagne, passe à proximité de sources, réserves, champs à perte de vue. C’est beau, on est fiers et fatigués.