En tête


mardi 27 décembre 2016

Curitiba et Ilha do Mel

Première réelle expérience brésilienne: Curitiba. On s’arrête dans cette ville en prévision de l’étape suivante, sans réellement vouloir s’y attarder. Mais ce qui nous paraît dans un premier temps être une petite ville sans grand à attrait nous surprend. La ville compte 1 700 000 habitants et a fait figure de modèle en planification urbaine dans les années 70-80. Se servant d’un système de transports en commun performant comme colonne vertébrale, la ville a su gérer un temps son explosion démographique. Ses programmes d’intervention sociale sont longtemps précurseurs, et la vie en ville s’en ressent. On s’émerveille de la gestion de l’espace public, de la qualité des parcs, du rythme tranquille pour une ville de cette importance. Les critiques sur les innovations sociales de Curitba sont aujourd'hui nombreuses, la pauvreté est omniprésente et certains quartiers clairement laissés pour compte. Mais il y a tellement de bonnes idées ...


Au fil des jours, la ville se découvre à notre curiosité. Théâtres, l’opera de arme enfoui en pleine nature, spectacles, musiques au coin des rues, impressionnant musée de l’architecte Oscar Niemeyer.





Depuis la capitale régionale, nous gagnons en bus puis en petit bateau le premier objectif de notre halte au sud du Brésil : l’Ilha do mel. L'occasion de se reconnecter à la nature une fois de plus. Sur l'île, pas de moteur, pas de routes. Seulement quelques sentiers ensablés reliant les plages les unes aux autres, quelques pousadas où l’on s’affaire en attendant les estivaux à venir, un mini marché.



On s'y sent bien, on se laisse vivre. On surfe, on mange du poisson,  on se débarrasse de la fatigue accumulée dans les heures, les nuits de bus, les villes, les sentiers, les treks… Les plages sont superbes, les promenades agréables, on se sent tellement loin de tout !






vendredi 16 décembre 2016

Les chutes d'Iguazu : done !

Classées au patrimoine mondial par l’Unesco, dans le top 3 des plus belles chutes du monde, avec Niagara et Victoria, les chutes d’Iguazu exigent tous les superlatifs. 275 cascades, 80m pour la plus haute, 1 756 m3/s, un vacarme assourdissant dès qu’on s’en approche. Elles sont situées à cheval sur l’Argentine et le Brésil, dans la moiteur d’une forêt tropicale dense. On peut admirer les chutes des deux côtés de la frontière, et on découvre ce qui est pour nous un véritable parc d’ attraction : files bien organisées, petit train ou bus écologique, passerelles et chemins balisés, magasins de souvenirs et bien sûr fast food sur mesure !






 Du côté argentin, on peut longtemps se balader seul à travers la nature et si toute cette organisation nous dérange autant qu’elle nous amuse, elle est nécessaire pour capter intelligemment le flot de visiteurs et éviter les accidents … On nous raconte par exemple la malheureuse rencontre d’une famille avec un puma ! Ce qui apparaît être une inoffensive forêt est un parc naturel protégé et habité : on observe toucans, coatis, iguanes et une multitude d’oiseaux colorés. Et quant aux chutes, elles sont … grandioses !




vendredi 9 décembre 2016

Le tumulte de Buenos Aires

À trois petites heures de vol des paysages incroyables et inhospitaliers de la Patagonie, l’enivrante Buenos Aires nous ouvre les bras. Du hublot de l’avion, on réalise rapidement que notre notion des distances doit une nouvelle fois être revue : on survole durant des dizaines de minutes cette mégalopole plongée dans la nuit, les phares des véhicules s'agitent dans la rectitude des avenues. Nos hôtes pétillants nous accueillent, le parler de la capitale est vraiment séduisant mais on doit s’accrocher pour comprendre tous ces «che » et ces nouvelles expressions.




A Buenos Aires, on peut vraiment dire qu’il y a tout : du quartier résidentiel et guindé de Belgrano, aux bars des artistes de San Telmo, en passant par les grandes avenues et les parc publics modèles de Palermo, cette ville a tout à offrir au voyageur exigeant. Si on ajoute à cela le quartier de Puerto Madryn, l’ancien port réhabilité en quartier d’affaires, restaurants et lofts chics, le centre historique et la Plaza de Mayo, haut lieu de la vie politique et des mouvements sociaux argentins et le quartier populaire de la Boca, on comprend la hauteur des contrastes …






 On dit qu’on ressent dans certaines parties de la ville des similitudes avec Barcelone, Paris ou Milan. La ville possède évidemment une histoire riche d’immigrants européens, dont de nombreux italiens, qui ont emporté avec eux style architectural et traditions culinaires (pastas, pizzas, glaces en tête !). Mais il y a une ambiance, une énergie typique aux Porteños, à la fois fière et festive (ah le tango dansé dans les rues !).

Notre séjour à Buenos Aires nous aura aussi permis de rechausser nos baskets. Le club du mythique Maradona organise chaque année une course dans les rues colorées de la Boca, une occasion de déambuler d’une autre manière dans la ville, avec d’autres centaines de coureurs et une fervente ambiance de supporters ! Une matinée qui nous laissera un très beau souvenir (et quelques douleurs dans les cuisses).


dimanche 4 décembre 2016

Torres del paine: le rendez-vous magique

Celui-là, nous l'attendions tous les deux avec impatience ! Et on peut dire que le trek dans le parc national de Torres del Paine restera un moment marquant de notre voyage. Durant ces 8 jours, la biosphère classée par l'Unesco n'aura cessé de nous surprendre par ses paysages, sa proximité avec faune et flore, ses variations climatiques (encore !) ... Les étapes sont diversifiées et alternent les longues journées de plaine avec les ascensions vertigineuses. Le poids des provisions est inversement proportionnel au cumul de fatigue. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Nos nuits débutent vers 19h. Le sommeil est réparateur.

10/11. J-4 Arrivé à Puerto Natales à 21h, les trois jours qui suivent seront consacrés à la planification du trek. Le découpage des étapes, la vérification de la disponibilité des campings, la recherche de bons conseils auprès d’autres randonneurs, les réservations chez les trois agences présentes dans le parc, l’achat de la nourriture pour 8 jours,... Les journées sont bien remplies et sont ponctuées de repas réconfortants (on sent que la privation arrive !).

14/11 j1 On est excités comme des puces ! L’arrivée au parc est réglée comme du papier à musique : le bus s’arrête, on paie notre entrée, on nous met en garde vidéo à l’appui des dangers des feux… plusieurs incendies ont dévasté de grandes parties du parc suite aux imprudences de visiteurs. On découvrira les forêts désolées par la suite ... Après 3h d’ascension sac au dos, nous arrivons au camping. 1h de plus et la lagune au pied des tours s’offre à nos yeux. Les tours quant à elles sont perdues dans un épais brouillard. Dommage !

L ascension

La vue au sommet


15/11 j2 4h30 du matin. Décidés à voir les torres caressées par les premiers rayons du soleil, nous retentons l’ascension. Cette fois, il neige ! 10cm au camping, au sommet c’est pire. Nous ne verrons pas les tours. Le reste de la journée est une longue balade dans la vallée, qui s’ouvre à nous dans un décor grandiose. On se réchauffe, le ciel se dégage, c'est beau !



16/11 j3 Le soleil brille et l'étape serpente le long de la rivière. Le camping est au pied du glacier Dickson, de petits icebergs flottent à quelques mètres de la tente. Du soleil, un peu de yoga et surtout une douche (chaude !).




17/11 j4 Petite étape de forêt, nous grimpons pendant 4h en nous demandant si la neige qui encombre le col du lendemain aura fondu. Certains font demi tour, découragés par le niveau de neige fraîche au col (1m20 quand même…).



18/11 j5 Le climat de Patagonie a joué en notre faveur, le sommet est dégagé et le garde du parc nous donne sa bénédiction. Le réveil retentit à 6h, il faut passer tôt si on veut une météo clémente. Après une heure de boue et de petits passages techniques plutôt amusants, nous sommes balayés par des vents glacés auxquels vient s'ajouter une petite neige bien sympathique. Deux heures plus tard, nous passons le col et profitons de la vue plongeante sur ce que nous pensons d’abord être un immense lac d’un bleu intense… c'est en fait le glacier Grey qui s’étend sous nos yeux !

Vue de l ascension du jour depuis le col

La vue sur le glacier,  juste après le col

19/11 j6 Enfin une étape en descente. Nous randonnons le long du glacier. Le soleil est de la partie, les tee-shirts aussi. On franchit des ponts suspendus, le glacier laisse place à une lagune aux proportions tout aussi énormes. On ne résiste pas à la tentation du coucher de soleil sur ce décor majestueux.



20/11 j7 Nous rejoignons maintenant la partie plus fréquentée du parcours, on a peur de randonner en file indienne, mais on est agréablement surpris : si les grands groupes sont bien présents, ils nous laissent tout le loisir d’admirer les paysages seuls … La Valle Frances est incroyable, le ciel est lumineux, on s’extasie devant ce nouveau décor.





21/11 j8 Après 7km de marche, nous reprenons le chemin du retour en catamaran (pour s’en mettre une dernière fois plein la vue) en rêvant du repas qui mettra un terme à 8 jours de riz déshydraté. Place enfin à deux jours de repos à Punta Arenas, le long du détroit de Magellan. Ce n'est officiellement pas le bout du monde, mais ça en a l'air, on découvre les expéditions dans l’Arctique parties de la ville. Et on se repose, aussi :-)



jeudi 10 novembre 2016

Patagonie Argentine

On continue à descendre, toujours plus au sud. Après un bus, un ferry, du stop et un repos forcé en raison de jours fériés (un Halloween au son des “caramelos o huevos” dans les rues de Chile Chico), c'est en car “Delux” (sièges immenses et repas chaud à bord) que nous poursuivons notre route australe et nous rendons en Argentine à El Calafate, petite ville aux allures de station de montagne.

Nous y restons deux jours, le temps d’un aller-retour au Perito Moreno, ce glacier impressionnant, constamment en activité. Sur place, le spectacle est édifiant: ça craque de toutes part, les blocs de glace se brisent chutant de 50m dans l'eau glacée du Lago Argentino.




215 km de stop plus tard.

Nous arrivons à El Chalten, capitale argentine de la randonnée, fondée en 1985 en plein coeur du Parque Nacional de Los Glaciaires. Dehors le vent gronde, il neige et pourtant la météo prévoit un ciel dégagé.



On préfère donc laisser le camping pour plus tard et allonger les journées de marche avec la promesse de retrouver chaque soir douche chaude et chambre surchauffée.

3 jours, 70km, 1800m de dénivelé positif, 4 lagunes,  3 glaciers, 2 montagnes,... Et la rencontre avec le mythique Fitz Roy, sommet de granit d’une beauté unique. Le vent nous décoiffe, les paysages nous coupent le souffle.



 




Au gré de nos rencontres et après réflexion,  nous décidons de changer notre itinéraire.  Nous ne descendrons pas jusqu'à Ushuaia. Les avis sont plutôt négatifs concernant le bout du monde. Sale, moche, cher et n'en valant pas vraiment la peine. Le 24 novembre après un trek à Torres del Paine,  nous prendrons un vol interne direction le soleil et Buenos Aires. Youhou !!!


samedi 5 novembre 2016

Premiers pas en Patagonie

Après 30 heures de navigation en ferry, nous arrivons à Puerto Chacabuco, une des portes d’entrée maritimes du nord de la Patagonie chilienne. Coyhaique sera notre pied-à-terre pour quelques jours. Cette petite ville (pas de bâtiments trop hauts, vent violent oblige) est encerclée par des sommets impressionnants qui invitent à la découverte.

On se met en jambes la Reserva de Coyhaique, un cadre sublime, une végétation dense et de mystérieuses lagunes.

Nous décidons ensuite de nous lancer dans le trek du Cerro Castillo, à 100km plus au sud. On dit que c’est le prochain Torres del Paine, ça tombe bien, on aimerait être prêts pour ce défi ambitieux ! Observation météo, organisation logistique, infos approximatives et carte topographique A4 noir et blanc en poche, nous nous aventurons dans ce qui seront 3 jours incroyables en plein cœur de la montagne patagonne. Le premier jour, le soleil brille et on est loin de savoir ce qui nous attend.
Traversée de rivières à pieds nus, soleil éblouissant, passage d’un col (très) enneigé, grêle, pluie battante, vent si fort qu’il nous déséquilibre: nous avons officiellement goûté à la rudesse du climat du grand Sud.

Et nous sommes aussi tombés amoureux de ses paysages immenses, extrêmes, dont la difficulté d’accès serait la condition de la récompense. Le Cerro Castillo (baptisé ainsi car ses contours lui donnent l'air d’un château) est l'expression de la nature à l’état brut, il n'accueille que peu de visiteurs ( on a vu 6 personnes en 3 jours, dont un anglais solitaire qui sera à tout jamais notre idéal du randonneur), ce qui ajoute encore un peu à sa intimidante beauté.




Notre retour au béton se fait dans le minuscule village de Villa Cerro Castillo, une poignée de maisons battues par les vents, un mini mercado qui vend du chocolat, une douche chaude. On rentre à Coyhaique en levant le pouce, on rencontre des conducteurs sympas et patients face à notre espagnol hésitant, la mythique Carratera Australe serpente dans la montagne, passe à proximité de sources, réserves, champs à perte de vue. C’est beau, on est fiers et fatigués.

lundi 24 octobre 2016

Chiloe : palafitos et playa Cole Cole

On regarde la nuit tomber sur la côte de Chiloe avant d’embarquer pour notre ferry, et on se dit qu’on a bien fait de poser les pieds sur cette île mystique.

Notre passage par Chiloe a été marqué par un soleil radieux. On a savouré notre chance ! L' archipel ne bénéficierait en effet que de 60 jours d’ensoleillement par an, il est pour le reste plongé à toute saison sous des pluies abondantes, en témoigne sa végétation luxuriante et ses pâturages bien verts.

On est littéralement tombés sous le charme des palafitos, ces constructions de bois sur pilotis, qui gagnent sur l’eau de plus en plus d’espace, au gré des idées improbables de ses bâtisseurs (une fenêtre ronde, ou en bandeau, une terrasse, un nouvel étage, mais du bois, toujours du bois). Jadis habitat traditionnel des pêcheurs, nombre de palafitos sont aujourd’hui des boutiques-hôtels branchés, et même si tout ça est joli et bien propre, il y a quelque chose de dérangeant dans cette récupération touristique …




Nous sommes arrivés à Castro, la grande ville de l’île. Une ville charmante, animée, qui vit au rythme des marées. Castro abrite aussi l’une des plus belles églises de l’île, en bois, aussi, et classée patrimoine mondial de l’Unesco.


Le ciel bleu nous invitait à des découvertes un brin moins bitumées, on a donc mis le cap sur le côté ouest de l’île, qui accueille le parc naturel et des plages presque désertes d’une beauté sauvage. Nous avons marché deux jours dans ce décor magnifique … Même si ce n’est pas à priori celui qui nous vient en tête lorsqu'on pense au Chili, on peut dire que le dépaysement était au rendez-vous à la playa Cole Cole.



mardi 18 octobre 2016

Que villarrica !



Villarrica, sous la brume du soir, dégage un air germanique presque familier. Les maisons-chalets colorées et l’odeur enveloppante du feu de bois font de cette petite ville, plus paisible que sa voisine Pucon, une étape plutôt accueillante.

Villarrica et ses environs nous ont réservé de belles surprises avec son imposant volcan au sommet enneigé, son immense lac, ses treks dont les paysages évoluent à chaque pas, ses termes en pleine nature que cuisses et mollets adorent pour leurs bienfaits.

Plus le temps passe,  plus nous apprenons à naviguer aux instruments. Lecture de carte, repérage de trek et évaluation de la difficulté. La consultation de la météo et sa lecture deviennent une des discussions du matin ...







jeudi 13 octobre 2016

altos de lircay 1 - nous 0


La raison de notre halte à Talca, petite ville sans grand intérêt au centre du Chili, était l’à-côté rural de la ville. Une fois les informations récoltées et les provisions faites, nous partons pour 2 jours de trek (plus n’est pas possible en raison des sentiers enneigés).

La réserve naturelle Altos de Lircay nous promet des paysages extraordinaires: sommets enneigés,  lagunes, volcan,...

Après 2h de bus, les premières gouttes de pluie commencent à tomber. Arrivés au bivouac après 3h de marche, nous sommes trempés jusqu'aux os. La pluie ne s’est toujours pas arrêtée et le vent redouble d’intensité. L’option la plus sage est envisagée : nous pressons le pas pour reprendre le bus en rêvant de l’eau chaude de l’auberge.

Nous sommes dans le bus, direction Villarrica, une plus modeste ville de 46000 habitants, au bord d’un lac et au pied du volcan du même nom. On espère que la météo sera plus clémente par là-bas !